Offensive du Kenya en Somalie
Le Kenya vient de lancer une importante opération militaire en territoire somalien, impliquant plusieurs milliers d'hommes. Il s'agit de la plus importante opération pour une armée qui, depuis des décennies, n'a connu aucun engagement à l'exception d' opérations de maintien de la paix. La situation en Somalie dégénère depuis de nombreuses années. Une série d'enlèvements de touristes étrangers et des travailleurs humanitaires ont ramené ce pays aux premières pages de nos journaux. Les milices Shebabs sont très affaiblies depuis quelques mois par la famine qui sévit dans le sud somalien et l'action conjointe du TFG et de l'AMISOM. C'est le moment qu'a choisi le Kenya pour lancer une offensive inédite.
Les médias ont rapporté que de long convois de camions militaires de différents bataillons en provenance des villes de Moyale, Kiunga, Mandera et Garissa avant la lancement de l'offensive le 16 octobre 2011.
L'avancée des unités kenyanes
Selon Associated Press, le Kenya engagerait deux bataillons, Chaque bataillon d'un effectif de 800 soldats, est appuyé par des blindés, des hélicoptères d'attaque et de l'artillerie. Les états-unis utiliseraient des drones Predator et Reaper en soutien Les troupes se sont enfoncées en Somalie sur plusieurs axes répartis le long de la frontière. Elle se sont emparés de la ville d'Oddo et de cinq autres villes.
Selon des officiels de l'armée kenyane et des habitants, la progression continue vers la ville de Burgavo conjointement avec celles du TFG (gouvernement de transition somalien), épaulés par les milices locales alliées. "Les forces de défense kenyanes ont aussi effectué des bombardements aériens dans la région de Munarani, à 10 km d'Oddo, touchant le centre de commandement des Shebabs", a déclaré un officiel.
Selon le Monde, les troupes kényanes semblent avoir progressé vers Bulo Hadj, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière, à mi-chemin entre la frontière et le port de Kismayo, source importante de recettes des Shebabs.
A l'intérieur du pays, une autre partie du contingent Kenyan cherchait toujours, depuis Qoqani à une centaine de km à l'intérieur du pays, à avancer sur la ville Afmadow contrôlée par les milices islamistes. Le port de Kismayo, donnera sans doute lieu a une féroce bataille car ce port est vital pour les insurgés somaliens. Il semble que désormais, les opérations kényanes soient entravées par les intempéries.
Selon certains médias, un drone américain a tué 44 combattants Shebab près de Ras Kamboni. Cette implication américaine n'est pas encore confirmée pour le moment, mais des informations diffusées plus tôt affirmaient que les États-Unis n'avaient pas été informés de l'opération de l'armée kényane.
Action contre les camps de piratesLe porte-parole militaire kenyan, le major Emmanuel Chirchir déclaré jeudi que Ras Kamboni a été saisi par les troupes qui sont entrées en Somalie, Ras Kamboni était un refuge pour les pirates qui attaquent des navires dans l'océan Indien. On y trouvait aussi des camps d'entraînement pour le groupe terroriste Al-Qaïda.
L'armée kenyane a mis en garde contre la propagande des Shebabs qui prétend avoir tué quelque 70 soldats de la Mission de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom) lors d'une bataille jeudi. La seule perte concédée par le Kenya est le crash dimanche dernier, d'un hélicoptère qui aurait couté la vie à 5 militaires.
Surveillance renforcée au Kenya
Surveillance renforcée au Kenya
Une importante communauté somalienne vit au Kenya et la police est particulièrement vigilante. Elle a d'ailleurs lancé une vaste opération de contrôle des résidents somaliens. L'ambassade américaine à Nairobi a mis en garde samedi contre le risque d'attaques terroristes imminentes contre des étrangers au Kenya. Elle fait état d'informations crédibles sur une menace imminente d'attaques terroristes contre d'importantes installations et zones du Kenya, où les étrangers ont l'habitude de se réunir.
Selon Le Monde, l'offensive Kenyane, qui a été décidée en étroite collaboration avec les États-Unis et les pays de la région, ressemble donc à une poussée finale pour tenterd'infliger aux islamistes une défaite décisive
Les six pays de l'IGAD ont promis un soutien complet pour l'offensive militaire du Kenya contre Al-Qaïda. Le ministre des Affaires étrangères éthiopien Hailemariam Dessalegn a déclaré que son pays envisage de se joindre à la campagne militaire en cours . Il a déclaré qu'il était "grand temps" qu'une réponse régionale soit organisée face aux provocations d'Al-Shabab. En 2006,l'Ethiopie avait occupé une grande partie du territoire somalien avant de se retirer .
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Journaux: Daily nation, Le Monde , Washington Post, CTV photos : AFP photo/Tony karumba
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