24 oct. 2019

16ème édition du Salon arms and security Kiev 2019



Questions défense s’est rendu à Kiev où se tenait la seizième édition du salon de l'armement Arms and Security 2019. L’évènement qui s’est déroulé du 8 au 11 octobre au Centre international des expositions a réuni environ 370 exposants, dont 48 étrangers de 16 pays différents, Des entreprises des États-Unis, de Pologne, du Danemark, de Finlande, de Belgique, de Biélorussie, d'Autriche, de République tchèque, de Turquie, d'Allemagne, d'Italie et de Lettonie. , Croatie, Israël, Chine, Kazakhstan étaient présentes. Des pavillons nationaux avaient été installés par les États-Unis (9 entreprises), la Pologne (6 entreprises), la Turquie (14 entreprises) et la République tchèque (3 entreprises). Le salon s’est tenu la semaine précédant le jour des défenseurs de l’Ukraine, qui est célébré le 14 octobre depuis 2015.

Côté ukrainien, 36 sociétés appartenant au « conglomérat » de défense étatique Ukroboronprom, 23 sociétés de la "Ligue des sociétés de défense de l'Ukraine", 2 sociétés de l'Agence spatiale nationale et 130 autres entreprises publiques et privées ont participé à la foire.

Selon l’agence de presse Ukrinform, le conglomérat Ukroboronprom, avec ses 36 sociétés présentaient 135 types de technologies et d’armes au salon. Ceux-ci comprennent des véhicules blindés, le missile antinavire "Neptune", le radar 90K6E. Six nouveaux développements du groupe étaient présentés. De nombreux exposants dans le domaine de la sécurité, incendie, sécurité civile ont participé à cette exposition.

Près de 24000 visiteurs ont arpenté les allées du salon. Les nations les plus représentées étaient le Turquie, la Pologne, la Grande Bretagne, la Lituanie, la Chine, l’Allemagne, les États-Unis et les émirats arabes unis.

L’Ukraine reste un pays en guerre après la perte de la Crimée et à l'émergence d'un mouvement séparatiste armé à l'est soutenu par la Russie. Dans ce contexte, l'Ukraine a poursuivi ces dernières, deux objectifs de sécurité essentiels : renforcer ses relations avec les pays occidentaux, en vue de l'adhésion à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et moderniser son armée pour éviter toute nouvelle perte de territoire et rétablir la dissuasion contre la Russie.  Les États-Unis restent un appui vital pour l’Ukraine, fournissant selon les président de l’armement non létal ou létal depuis la prise de fonction de l’administration Trump.

L’Ukraine dispose pour des raisons historiques d’une industrie de défense très développée. Elle est active notamment dans le domaine des véhicules blindés, de l’artillerie, des systèmes de radiolocalisation, les radars et la défense aérienne. La construction navale était un poste important, l’aéronautique et les armements de haute précision. Motor-Sich est l’un des plus grands fabricants de turbines et moteurs d’avions.

Jusqu’à très récemment, les industries de défense russes et ukrainiennes étaient encore très interdépendantes. De nombreux produits intégraient des composants de l’autre pays. Ainsi le véhicule blindé BTR4 qui était à l’origine avec 45 % d’équipements russes est maintenant à 85% ukrainiens les 15 % provenant de partenaires étrangers.

En 2017, le pays a adopté un programme de modernisation de sa BTID, en éradiquant pour l’ensemble des productions tout composant russe. La perte de la Crimée a amené l’Ukraine à recréer certaines usines en profitant pour adopter les standards OTAN.

Le 20 septembre, la ministre des Finances, Oksana Markarova, a présenté le projet de budget pour la défense et la sécurité, d'un montant de 245 milliards UAH (soit 9,89 milliards USD). Il s’agit d’une augmentation de 16% par rapport à 2019 et cela représente 21% de l'ensemble des dépenses publiques prévues pour 2020. Dans un contexte de guerre larvée, il s’agit pour le pays de compenser les pertes et de doter les unités militaires et de police récemment créées de nouveaux équipements.

Kiev ne peut assumer seul le développement de certains armements très sophistiqués ; ainsi de nouvelles coopérations ont été lancées avec des pays de son environnement. On peut citer un accord sur le développement de véhicules avec la Jordanie. La Turquie semble un important partenaire car l’Ukraine lui a acheté des équipements donc récemment des drones tactiques armés Bayaktar TB2 et des micro bombes MAM-L de Roketsan.

Le président Volodymyr Zelensky a visité le salon le 9 octobre, Le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, le ministre de la Défense, Andriy Zahorodniuk, et le chef de l'état-major des forces armées ukrainiennes, Ruslan Khomchak, ont assisté à la cérémonie d'ouverture.

Il y a une dernière caractéristique du secteur de l’armement ukrainien ; il s’agit de son niveau très élevé de corruption.  Ceci n’est pas sans créer de problème avec ses alliés les plus proches notamment les américains

Voici quelques productions repérées dans les allées du salon

Dans le domaine des drones terrestres, Infocom a dévoilé son drone terrestre (UGV) Scorpion.
L'UGV à chenilles a été conçu pour participer à des missions de de reconnaissance tactique, constituant dans ce cadre une plate-forme de tir multifonctionnel mobile. Le Scorpion est équipé d’une mitrailleuse RPK de 7,62 mm et de deux lance-roquettes RPG. Différents niveaux d’autonomie sont proposés, notamment « follow me », le suivi de waypoint ainsi que le retour à la base.

La compagnie Ukrainian company Roboneers a présenté son nouveau drone terrestre Camel et une version améliorée de l’Ironclad lors de ce salon. Le drone Ironclad de 1500 kg a été modifié pour intégrer une mitrailleuse de 12,7 mm téléopérée. Le véhicule embarque 400 cartouches de munitions. Il dispose d’une vision de jour et de nuit, ainsi qu'une imagerie thermique à 360 degrés. Il dispose maintenant d’un nouveau système de refroidissement afin de permettre son utilisation par temps chaud.

Le drone Camel est une plateforme 4×4 de 500 kg qui peut transporter 400 kg de charge. Il peut opérer jusqu’à 11 heures et 130 kms de distance en mode hybride ; deux   heures avec l’énergie de ses seules batteries.  Cet UGV se déplace à une vitesse maximale de 20km/h.

"SpetsTehnoEksport présentait le véhicule polyvalent sans pilote "Phantom" qui est l’un des développements les plus avancés.  Multifonctionnels et capables d'accomplir des tâches qui ne sont maintenant effectuées que par des soldats et mettent leur vie en danger. Le Phantom est un mini transporteur blindé télécommandé. Les systèmes d’observation de jour et de nuit permettent de tirer à plus de 1 km. Sa portée opérationnelle peut aller jusqu'à 20 km, il est exploité au moyen d'un canal radio sécurisé ou d'un câble à fibres optiques de 5 km de long.

Une offre étoffée de radars

L'Ukraine est l'un des dix pays au monde engagés dans le développement et la production de radar. Dans le domaine de l’artillerie, on peut citer le radar de contre batterie 1L220E produit par Iskra. Selon le constructeur, il permet la détection de tir d’artillerie, de mortier, de missile dès le départ du premier coup.

Dans le domaine de la surveillance de l’espace aérien, la même société avait modernisé le radar soviétique ST-68U en modèle 36D6-M. L'un des derniers développements de l’entreprise est le radar 80K6T haute précision, qui a été présenté pour la première fois en 2017, capable de fonctionner même sous fort brouillage.  Cette année Iskra présentait un exemple de son radar de surveillance 3D 90K6E conçu pour détecter des cibles volant à basse, moyenne et haute altitude. Ce radar, facilement déplaçable, détecte les cibles jusqu’à 500 km et peut suivre plus de 300 pistes. Il effectue 12 rotations par minute, permettant une actualisation toutes les 5 secondes. Le radar secondaire mobile Trasa-M figure aussi au catalogue de l’entreprise.

De nombreuses sociétés locales fournissent drone, systèmes anti drones et appareils de vision nocturne. On peut citer Archer qui produit des caméras, binoculaire et des lunettes.  

Les véhicules terrestres

L’Ukraine produit de nombreux véhicules blindés hérités de l’époque soviétique. Le produit phare dans le domaine des blindés est le char de combat Oplot qui est une évolution du char T80. L’industrie locale propose la modernisation de tous les types de blindés depuis le T55. Outre le BTR4, de multiples versions du BTR3 sont proposées. La firme NPO Practika propose le véhicule de combat blindé Otaman 8x8 qui est basé sur le véhicule blindé BTR-60.

Les entreprises du secteur proposent depuis quelques années des modèles de MRAP à partir de plateformes d’origine asiatiques, américaines ou européennes. NPO Practika propose le MRAP Kozak, construit sur le châssis Iveco Daily et le Kozak 5 conçu pour les forces de police et les groupes d’intervention.  KrAZ lié au fabricant Streit propose le Spartan dont plus de cinquante exemplaires sont en service au sein des forces armées ou de la garde nationale.

Dans la catégorie des “nouveautés”, on peut citer le Bars 8 produit par la société Bogdan qui est un constructeur historique de bus et de camion d’Ukraine.  Dévoilé en 2015, Bars-8 qui est construit autour du châssis du Dodge Ram a passé avec succès les tests du ministère de la Défense en avril 2016. Les forces armées ukrainiennes ont reçu en septembre, leurs premiers Bars-8MMK (mobile mortar complex) équipés de mortiers de 120 mm.


Ukranian Armor présentait son MRAP Sokil et le Varta-Novator 4×4 en service au sein de la garde nationale d’Ukraine.  Cette société s’est créé très rapidement au moment des évènements de la place Maidan.

Le module de combat Taipan est une nouvelle tourelle télé-opérée offrant une grande précision et une puissance de feu importante, pouvant être facilement intégrée à des véhicules blindés à roues ou à chenilles. De construction ukrainienne, le taipan est équipé d’un double canon de 23 mm, pouvant engager les cibles jusqu’à 1800 mètres. Il peut être équipé d’une mitrailleuse de 7.62 mm,12.7 mm. Un lance-grenade automatique de 30 mm peut être installé sur la structure.
Le module, d’un poids minimum de la tourelle de 350 kg, peut être installé sur des structures fortifiées comme des checkpoints et contrôlés à distance.

Les missiles terrestres et anti navires

Les entreprises ukrainiennes travaillent à l’amélioration des missiles et roquettes. Le Vilkha-M, version améliorée du BM-30 Smerch de 300 mm a subi avec succès une série de tests selon le ministère de la défense.

Le bureau de conception Yuzhnoye a révélé qu’il mettait au point un nouveau missile air-sol supersonique, appelé « Bliskavka » (foudre/éclair). Une maquette à l'échelle du Bliskavka était présentée lors de l'exposition. Selon ses développeurs, ses performances seraient supérieures à celles du missile russe Kh-31. Il aura une vitesse supérieure à Mach 3.5 et pourra être d’une tête de guidage pour attaquer les navires, antiradar pour les missions SEAD ou électro-optique. 

Missile antinavire Neptune

Le constat a été fait que la marine ukrainienne n’était pas en mesure de défendre les côtes et de repousser un éventuel débarquement russe en raison de la puissance de la flotte de la mer Noire. La solution de batteries côtières de missile est donc désormais privilégiée par le pays. Le missile Neptune a été développé dans ce cadre-là. Lancé depuis la terre, il a une masse au décollage de 750 kg, une portée de 5 à 290 kms, à une hauteur comprise en 10 et 16 mètres. Sa tête militaire de 150 kg lui permet de s’attaquer aux navires de surface jusqu’à 5000 tonnes. Le missile a été construit avec l’expérience que le pays détient déjà dans le domaine des missiles, ainsi le booster du Neptune est celui du missile sol-air S125 encore en production. Le bataillon Neptune à deux batteries de tir disposera de 72 missiles dont 24 montés sur les lanceurs USPU-360.

La modernisation des hélicoptères et avions russes 
Le secteur aérospatial ukrainien a la capacité d’assurer la maintenance des hélicoptères russes. Un hélicoptère Mil Mi-17 et Mi-2 entièrement révisés et modernisés par des entreprises ukrainiennes étaient en exposition. L’entreprise Motor-Sich et Aviakon plant, ont toutes deux une expérience approfondie des machines russes.

Le cœur de ma modernisation du Mi-17 est l’installation du turbomoteur V3-117VMA-SBM1 série 5, qui offre une durée de vie supérieure de 30% à celle du modèle précédent et une consommation de carburant réduite. La conception de ce turboréacteur/turbopropulseur est pourtant ancienne, sa mise au point datant de 1972.

Nouvelle version modernisée localement du Mi8

Le Mi-8MSB-W exposé lors du salon, était présenté par Motor-Sich en coopération avec le groupe Ukroboronprom. La propulsion et l'avionique de l'hélicoptère ont été modernisés et numérisés. L’appareil est multi-rôle avec des roquettes non guidées de 80 mm, des canons mais également les missiles de production nationale Barrier-V. 

Une évolution du Mi-2

La société Motor-Sich est intéressée par une coopération le constructeur d’hélicoptères polonais PZL Swidnik car le fabricant polonais dispose de la documentation de production complète et dispose aussi des autorisations requises pour modifier les hélicoptères Mi-2.

Le Mi-2 ukrainien motorisé avec le moteurs AI-450M, dispose d’une puissance de 465 CV, d’une consommation de carburant inférieure de 27%. L’hélicoptère peut recevoir des roquettes de 80 mm en pod extérieur ou une mitrailleuse de 7.62mm. Motor-Sich souhaite proposer ses hélicoptères Mi-2MSB et MSB-2 sur les marchés d'exportation, principalement en Asie et en Afrique, où une quantité importante de Mi-2 sont toujours en service actif.
La société Radionix est en mesure de moderniser les avions Mikoyan MiG-29, Sukhoi Su-27 et Su-30.  Il ne s’agit pas seulement de quelques modifications de cockpits pour les rendre compatibles avec l’OTAN. Les modifications doivent permettre de moderniser l’avion, la portée du radar et celles des missiles en parfaite autonomie par rapport aux fournisseurs russes.

Radionix propose trois options de mise à niveau: un nouveau radar, appelé Esmerelda, qui remplacerait le modèle Phazotron N019 installé sur le MiG-29 et le NIIP N001 sur le Su-27. Un système de guerre électronique de nouvelle génération, l’Omut-KM peut être monté sur ces appareils à l’intérieur où dans un module externe. L’entreprise propose de nouveaux autodirecteurs pouvant être adaptées aux missiles air-air Vympel R-27 (AA-10).

Les productions étrangères

Les productions polonaises

WB Electronics un des leaders du secteur de la défense en Pologne était présente.  Cette firme qui emploie 800 personnes dont la moitié dans la recherche et le développement présentait plusieurs équipements dont le tourelleau IBA-M.

Les producteurs turcs étaient nombreux. Kale Group and Baykar Technologies exposaient le drone tactique armé Baykar déjà acquis à 12 exemplaires par l’Ukraine. De nombreuses maquettes étaient exposés sur le stand du constructeur naval turc STM.

Spetstechnoexport et la compagnie Turque Aselsan ont signé un accord de 6 million de dollars pour la fourniture de radios VHF au ministère de la défense ukrainienne. Le contrat signé fait parti d'un accord-cadre conclu entre les deux sociétés pour la fourniture d'équipements de radiocommunication turcs à l'Ukraine, conclu en 2016. Cet accord est mis en œuvre dans le cadre du mécanisme d'obligation de compensation entre les sociétés car la production de systèmes de communication radio turcs est effectuée en Ukraine.

En conclusion

L’Ukraine ne produit pas l’ensemble de ses équipements de défense. Elle a aussi à cœur de se rapprocher des pays occidentaux en faisant notamment l’acquisition de certains équipements.


Le pays a ainsi signé un important contrat en 2018 avec Airbus Helicopter. 21 H 225 en configuration de sauvetage et de transport suite au défaut de l'opérateur canadien CHC et des hélicoptères neufs : 10 H145 (11 millions d'euros par appareil) et 24 H125 (près de 5 millions par appareil). Le contrat prévoit également la mise en place d'une formation locale et d’un centre de maintenance (soit 160 millions environ sur le montant total). Le prix unitaire des Super Puma est de 15,6 millions d'euros.  Un des hélicoptères moyens H225 était exposé au salon de Kiev.

L’Ukraine a aussi acheter récemment des missiles Javelin auprès des États-Unis. La commande approuvée par le Département d’état sans le cadre d’une vente FMS a porté sur 10 postes de tir (Javelin Command Launch Units) et 150 missiles pour un coût ne devant pas excéder 39.2 millions de dollars.
photos questions.defense


23 oct. 2019

Premier atterrissage de 2 Tupolev 160 en Afrique


Deux Tupolev 160M2 russes se sont posés aujourd'hui sur la base aérienne de Waterkloof à Tshwane. C'est la première fois que des appareils de ce type se posent sur le continent africain dans un rare déploiement de coopération entre les forces de défense des deux pays.

Les deux bombardiers, lourds supersoniques ont été escortés par des avions de combat  Gripen et Hawk de l'armée de l'air sud-africaine. Leur l'arrivée  a été reportée de plus de 24 heures en raison de problèmes techniques. Les deux bombardiers avaient été précédés par l’arrivée d'un Ilyushin Il62 et d'un avion cargo AN 124.  Les bombardiers qui ont atteint l' Afrique du Sud, après un ravitaillement en vol, témoigne de la capacité stratégique de l'armée russe a déployer des aéronefs loin de ses bases. Le groupe aérien a décollé  de la base aérienne d'Engels (Russie) et a survolé la mer Noire, l'Iran, la mer d'Oman, l'océan Indien et le canal du Mozambique jusqu'à Waterkloof.

Leur atterrissage a coïncidé avec le début du sommet Russie-Afrique à Sotchi auquel participe le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Ce type de déploiement diplomatique a déjà été effectué en Amérique du Sud avec trois visites au Venezuela en 2003, 2008 et 2018.

Dans les années 80, dans un contexte de guerre froide et d'apartheid, des avions TU-95/142  opéraient depuis l'Angola et  effectuaient  des reconnaissances vers la sud-ouest africain et les côtes sud-africaines. Les temps ont bien changé.

Dans le cadre de la coopération avec l'Afrique du Sud, la Russie participera fin novembre à l'exercice naval Mosi avec les marines chinoise et sud-africaine. Une conférence de planification a récemment eu lieu au siège de la flotte de la marine sud africaine à Simon’s Town.
photo Jacques Nelles The citizen 

28 sept. 2019

La Russie livre un hélicoptère au Mozambique


L'armée mozambicaine ou Forças Armadas de Defesa de Moçambique (FADM) semblent avoir réceptionné au moins un nouvel hélicoptère Mi-17 selon des photographies publiées sur les réseaux sociaux.

Deux des trois photographies montraient un Antonov An-124-100 de la 224ème unité de l'armée de l'air russe en train de décharger du matériel, à un endroit pouvant être identifié comme l'aéroport de Nacala, dans le nord du Mozambique. Selon Flightradar24, l’avion a quitté l’Europe de l’Est le 24 septembre pour revenir le 26 septembre.

La troisième photo montre un hélicoptère Mi-17 déplacé manuellement par un groupe d'hommes en tenue de camouflage mozambicaine et en civil. L’hélicoptère est démonté pour le transport et ne dispose des pales du rotor principal. Il porte un camouflage assez comparable aux appareils de la force aérienne du Mozambique.

Le vice-ministre de la défense a indiqué à la presse nationale, que les FADM, comme toutes les autres armées, ont besoin de matériel et souligné que même si le gouvernement achetait du matériel, cette information n’avait pas vocation à être médiatisée.

Plusieurs rapports indiquent une activité militaire russe significative dans ce pays d'Afrique australe. Des conseillers militaires russes seraient déployés au Mozambique depuis la fin du mois d'août. Les médias locaux ont annoncé qu'au moins 160 militaires russes se trouvaient à Cabo Delgado pour neutraliser les groupes qui perpétuent des attaques dans la région.

La Russie et le Mozambique entretiennent des liens étroits depuis les années soixante. La Russie a fourni une aide d'urgence au Mozambique à la suite du cyclone Idai et allégé la dette du pays en échange de facilité pour des investissements dans le domaine énergétique.

Sources defenceweb/ janes/ opais.sapo.mz
photo parue dans o pais

26 sept. 2019

Clap de fin pour le TB 30 EPSILON après 35 ans de service et plus de 645 000 heures de vol



Le Socata TB 30 Epsilon est un avion d’entraînement militaire fabriqué par Socata (qui faisait alors partie de Aérospatiale). C'est un biplace avec une cellule en métal et un moteur à piston 6 cylindres qui a réalisé son premier vol le 22 décembre 1979. Sa vitesse de croisière, la robustesse de sa cellule prenant en charge des facteurs compris entre +6,7 G et -3,35 G lui confèrent des caractéristiques similaires à celles d’un petit avion de chasse conventionnelle.

Conçu en coopération avec l'Armée de l'Air pour l’air pour remplacer le Fouga Magister dans sa mission d’avion école pour les élèves pilotes (EOPN). La première commande de 30 Epsilons a été placée en 1981. Les premières livraisons ont commencé en 1983, et les premiers pilotes ont été formés sur Epsilon à partir de septembre 1984. Ce sont au total 150 appareils qui ont été commandés.

Le Togo a commandé trois Epsilons armés en 1984, qui furent livrés en 1986. Le Portugal a commandé 18 avions en 1987 qui furent assemblés par l’OGMA.

Le 24 septembre 2019, le TB30 Epsilon a réalisé son dernier vol sur la BA709 de Cognac. Le 14 juillet 2019, trois TB-30 Epsilon de l’école de pilotage de l’Armée de l’air (EPAA) survolaient pour la dernière fois les Champs-Elysées, à Paris, pour le traditionnel défilé aérien. Six autres Epsilon participaient au dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) réalisant leur dernière mission opérationnelle. Cet appareil a donc été au-delà d’un avion de formation un avion capable de mener des missions opérationnelles de police du ciel.

Cet avion-école a d’ores et déjà passé le témoin au PC-21 sur la base de Cognac. De nombreux appareils sont désormais disponibles pour une seconde carrière. En mai 2019, la France donnait deux appareils au Sénégal pour la formation de ses pilotes. On peut ainsi signaler Apache Aviation, qui a remis en vol plusieurs TB-30 Epsilon pour proposer des formations.  Le TB 30 Epsilon continuera donc à voler

Photo : armée de l'air  

23 sept. 2019

Réception du premier KC-130J français











Le jeudi 19 septembre 2019, l’Armée de l’air a reçu son troisième avion C-130J Super Hercules sur la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy. Il s'agit du premier ravitailleur KC-130J qui permettra à la France de ravitailler ses hélicoptères Caracal en vol afin de leur conférer une plus grande allonge. Le second KC-130J sera livré en 2020. Les nouveaux appareils seront mis en œuvre par l’escadron de transport 2/61 « Franche-Comté » situé sur la base aérienne (BA) 123 d’Orléans-Bricy. 

Le commandant de la base aérienne 123 indique sur le site du ministère de la défense français qu'il faudra trois mois pour mettre en œuvre cette capacité indispensable pour les interventions des forces spéciales. A compter de 2020, la version KC-130J permettra également le ravitaillement des avions de chasse comme les mirage 2000 et les Rafale. 

L’achat de C-130J a permis de préserver à court terme la mobilité tactique intrathéâtre des forces armées françaises en raison des retard dans le développement du programme A400. L’Armée de l’air a reçu son premier C-130J-30 à la fin du mois de décembre 2017. Quatre équipages (huit pilotes et quatre loadmasters) ont été formés sur cet avion durant l’année 2017. 

La France et l’Allemagne ont signé en octobre 2016 une déclaration d’intention portant sur l’étude d’une unité commune C-130J stationnée en France. L’arrivée de la flotte allemande est attendue en 2021 sur la base aérienne 105 d’Évreux. A compter de 2021, un training center binational doit être construit. Ce centre acquis en commun permettra de délivrer des formations complètes à destination des pilotes, loadmasters (chefs de soute) et personnels techniques.





















photos armée de l'air 

22 sept. 2019

Réception du premier Northrop Grumman E-2D Hawkeye, doté d’une perche de ravitaillement en vol



L’US Navy (USN) a réceptionné le 9 septembre, le premier Northrop Grumman E-2D Hawkeye, doté d’une perche de ravitaillement en vol. Cette fonction a été intégrée sur l’appareil dans le cadre d’un contrat signé en 2013 avec le fabriquant.


L'appareil a rejoint l'escadron "Greyhawks" VAW-120 de la marine à la base aéronaval de Norfolk en Virginie. Cette capacité permettra d’augmenter de manière sensible les capacités de cette composante et donnera à l’US Navy un avantage concurrentiel face à ses challengers.

La marine commencera à former des pilotes instructeurs sur la nouvelle capacité. Lors de tests, le Hawkeye recevra du carburant de plusieurs types d’aéronefs en service dans les forces aériennes et la marine, y compris avec le Boeing F / A-18E / F Super Hornet. Dans le cadre d'un vol d'essai opérationnel, un E-2D Advanced Hawkeye a réalisé un vol record de plus de huit heures. Le premier transfert de carburant en vol a été effectué le 14 juillet 2017 à NAS Patuxent River, lorsque l'avion a reçu 162 livres de carburant d’un KC-130 Hercules de la Marine.

L'USN prévoit de créer deux escadrons d'E-2D dotés d'une capacité de ravitaillement en vol d'ici 2020. La mission principale du VAW-120 est de former le personnel navigant à l'utilisation et à la maintenance des avions de transport Greyhound E-2 et C-2.

L’appareil développé par Gruman mis en service en 1964, a été exporté vers plusieurs pays. Selon Cirium fleets, l'USN exploite 38 E-2D et 37 autres sont en commande. La Force d'autodéfense aérienne du Japon utilise un E-2D et en attend trois autres. En septembre 2018, le gouvernement américain a autorisé Tokyo à commander neuf exemples supplémentaires. La Marine française opère trois E-2C Hawkeye livrés en 1998, 1999 et 2004.

Selon la loi de programmation militaire 2019-2025, la France commandera bientôt 3 E-2D Advanced Hawkeye qui devraient être livrés entre 2026 et 2028.
Photo Us Navy

2 sept. 2019


Exercice franco-suisse Epervier - Des Mirages de l'Armée de l'air française s'entraînent en Suisse

Les forces aériennes suisses et l’armée de l’air française entretiennent des relations étroites depuis de nombreuses années. Cette relation s’est intensifiée depuis 2004 avec la signature d’un accord de coopération transfrontalière en matière de police du ciel ainsi qu’avec l’entraînement et la formation des pilotes de chasse et des équipages d’hélicoptère.

Les relations se sont encore intensifiées car depuis mars 2019, la France met en œuvre 17 PC-21 de formation, soutenu par la présence permanente d’un instructeur suisse sur la base aérienne de Cognac.

L'exercice Épervier est le point d’orgue de cette coopération. Il a débuté vendredi 23 août, par l’arrivée de six Mirage 2000-5 de l’escadron de chasse ½ Cigogne, stationné sur la base aérienne de Luxeuil (Haute-Saône). Ces appareils se sont donc déployés sur la base aérienne de Payerne dans le centre de la Suisse à l’occasion de cet exercice bilatéral. 79 aviateurs dont quinze pilotes du « Cigognes » ont participé à cette édition qui s’est achevée le 30 août 2019. Les pilotes ont enchaîné des missions aux scénarios tactiques très complexes aux côtés de pilotes suisses de F-18 Hornet, de l’escadre d’aviation 11. 

L’objectif de la formation commune est l'échange d'expériences dans les domaines de la police et de la défense aérienne, ainsi que la pratique de procédures communes. L'objectif est de renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays et il ne faut donc y voir aucun lien avec les travaux liés au programme Air 2030. Ces exercices ont lieu alternativement en Suisse et en France.

Le programme de Protection de l’espace aérien comprend le remplacement des avions de combat de type F/A-18 et de combler les lacunes dans le domaine de la défense sol-air longue portée.  Les avions compétiteurs étaient initialement les suivants: Eurofighter (Airbus, Allemagne), F/A-18 Super Hornet (Boeing, États-Unis), Rafale (Dassault, France), F-35A (Lockheed-Martin, États-Unis) et Gripen E (Saab, Suède). La remise des offres marque le début de la phase d’analyse et d’essais. Entre avril et juin 2019, les avions de combat ont été soumis à des essais en vol et au sol à Payerne. Saab n’a pas participé à ces essais avec le Gripen E. L’avion suédois ne fait donc plus partie de la procédure de sélection.
photos armée de l'air 

7 juil. 2019

Compte rendu de la 53e édition du Salon international du Bourget

Hélicoptère russe ANSAT


Le Salon internationale du Bourget qui s’est tenu du 18 au 23 juin a été un bon cru avec des contrats d'une valeur totale de 140 milliards de dollars (123 milliards d'euros). Si c'est moins qu'en 2017, ce chiffre montre toujours la vigueur du secteur aéronautique. 315.000 visiteurs ont arpenté les allées du salon dont 140.000 professionnels. Après avoir embarqué à bord d’un Airbus Multi Role Tanker Transport (MRTT) à l’aéroport militaire de Villacoublay, le Président Emmanuel s’est posé à l’aéroport du Bourget pour inaugurer le salon.

Airbus a pris la tête du peloton avec son A321XLR monocouloir, qui possède une distance franchissable poussée à 4 700 nm, avec jusqu’à 244 passagers. LAirbus A321XLR a engrangé 206 commandes de la part de huit clients pendant les trois premiers jours du Salon. Une partie de ces commandes provient de conversion d'achats passés auparavant sur des A321neo, soit 74 exemplaires : American Airlines (30), Qantas (26) et Indigo Partners (18)

La société européenne a accroché deux nouveaux clients pour son A330neo. Il s’agit de Virgin Atlantic Airways et Cebu Pacific. Air Asia confirme son intérêt pour les appareils de la compagnie et convertit son ordre pour 253A320neo en une version plus large. La compagnie asiatique est la premier utilisatrice d’Airbus avec 353 A321neo commandés

Vol de démonstration de l'A330 NEO

Malgré la crise qui frappe la société ; Boeing a aussi des motifs de satisfaction. Boeing a reçu opportunément une lettre d'intention pour 200 Boeing 737 MAX de British Airways et IAG. Il s’agit d’un signal de confiance envoyé aux marchés et aux passagers.

Korean Airlines a annoncé l’acquisition de 10 Boeing 789 and 10 B78X mais aussi la location de 10 B78X auprès d’Air Lease Corp. Boeing reste une valeur sure pour les avions cargos ainsi la compagnie taiwanaise China Airlines a annoncé son intention d’acquérir 6 B777F en vue de moderniser sa flotte cargo. Ces appareils remplaceront les B747F les plus anciens. La compagnie Qatar Airways s’est engagée sur 5 appareils supplémentaires B777F. Cet investissement va permettre au groupe Qatar Airways d’augmenter de 20% sa flotte d’avions cargo.

Nouvelle commande pour le B737-800BCF (Boeing Converted Freighters). La compagnie ASL Airlines qui en opère déjà 2 exemplaires (en leasing) sur son réseau européen, a passé commande de 10 autres appareils, plus 10 droits d’achats. Le carnet de commande de Boeing pour le B737-800BCF atteint désormais 120 appareils, auprès de 8 clients.

Le constructeur ATR a annoncé officiellement d’ici la fin 2019, le lancement de l’ATR 42-600 qui pourra décoller et atterrir sur des pistes courtes (800 mètres au lieu des 1050 mètres pour une version classique). L’avionneur a donc réalisé durant ce salon, 52 ventes dont 17 pour la version STOL de son ATR 42-600. La compagnie roumaine Tarom a annoncé la commande de neuf nouveaux ATR 72-600 pour remplacer des ATR42 et 72 plus anciens.

Le constructeur canadien Bombardier continue son recentrage vers l’aviation d’affaires, après avoir cédé les CSeries à Airbus, les QSeries à Longview Aviation Capital. Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a ainsi acquis pour 550 millions de dollars le programme d’avions régionaux CRJ. MHI va donc tuer rapidement la lignée des CRJ pour développer ses programmes d’avions régionaux. Mitsubishi qui a renommé son appareil monocouloir SpacejetM100 a signé un MOU pour 15 appareils pour une compagnie régionale américaine non identifiée. L’appareil peut transporter jusqu’à 88 passagers en classe unique mais sera optimisé dans la configuration 65 à 76 sièges en 3 classes. L’appareil qui est en cours de certification sera livrable à compter de 2024. Il en est de même pour le MRJ90

Embraer et KLM ont annoncé la signature d’une lettre d’intention de pour 35 E195E2.Le contrat porte sur une commande ferme de 15 appareils et une option pour 20 autres appareils du même modèle. Ces appareils équiperont la branche régionale KLM Cityhopper,

Pour en terminer, Viking Air Limited, une filiale de Longview Aviation Capital, a annoncé la vente de 2 DHC64 à Air Antilles. La compagnie angolaise TAAG a annoncé l’acquisition de six nouveaux appareils Dash 8-400 S auprès de la compagnie canadienne De Havilland of Canada Limited.

Les chasseurs de nouvelle génération
Le SCAF/NGF
Emmanuel Macron a présidé la cérémonie de signature de l’accord cadre portant sur le programme SCAF (système de combat aérien du futur) et a dévoilé la maquette, présentant l’aboutissement des travaux de concept et d’architecture des industriels Dassault et Airbus.
La ministre des Armées, Florence Parly, et ses homologues Ursula von der Leyen (Allemagne) et Margarita Robles (Espagne), ont signé cet accord cadre, véritable engagement juridique pour la construction d’un système complet d’avions de combat et de drones, qui devrait entrer dans les forces armées d’ici à 2040. L’Espagne se prépare à investir 110 millions d’euros pour rejoindre le projet et financer les études de concept
Maquette du SCAF/NGF

Le 19 juin, plusieurs entreprises allemandes ont annoncé leur association à travers l'établissement d'un consortium dans le cadre du programme SCAF. Ce sont ainsi les sociétés Hensoldt, Diehl Defence, ESG et Rohde & Schwarz qui coopèreront au sein du consortium FCMS (Future Combat Mission System Consortium).

Le NGF sera un appareil de supériorité aérienne qui associera différents systèmes pour démultiplier les effets de l’action militaire. Cet appareil mettra fin à la logique de duel et ouvrira pour l’Europe et la France, la voie du combat collaboratif. Il sera fait un grand recours à l’intelligence artificielle des capteurs à la maintenance et la technologie de la réalité augmentée.
Le projet présente un intérêt politique et stratégique majeur pour la défense européenne. D’ici 2030, il s’agira d’une phase de maturation technologique avec le vol de plusieurs démonstrateurs. Le système sera pleinement opérationnel en 2040 mais certaines briques du drone de combat seront disponibles avant.

Le F35 était présent sur le tarmac du Bourget et à l’occasion du salon, Lockheed Martin a confirmé que la compagnie avait soumis une proposition à la Finlande dans le cadre du remplacement de sa flotte de F/A-18C/D.

Turkish Aerospace a présenté une maquette à échelle 1 de son avion de combat de 5e génération. Le TF-X sera un avion de supériorité aérienne, ayant des capacités air-sol, comparable à celles du F-22 Raptor de l’US Air Force mais a une certaine ressemblance avec le F35. Le TF-X devrait voler à la vitesse de Mach 2 et à une altitude de 17.000 mètres. Peut-être privé de F35 en raison des fortes tensions qui existent entre la Turquie et les Etats-Unis, son premier vol pourrait avoir lieu en 2026 avec une mise en service en 2031.
Le chasseur sino pakistanais JF 17 a effectué des vols de démonstration.

Les drones
La société italienne Leonardo a dévoilé un nouveau drone de surveillance de longue endurance le Falco Explorer. Il s’agit de la troisième évolution de la famille Falco avec une capacité d'emport de 350 kilos et d'une masse maximale au décollage d'1,3 tonne. Il peut tenir l’air plus de 24 heures.

Côté français, le drone SMDR (système de mini drone de renseignement) sera livré aux forces françaises dès la fin 2019. Il embarque notamment une boule optronique avec caméras électro-optique et infrarouge haute résolution et peut être déployé en seulement 12 minutes par deux opérateurs.

L’armée de terre est sur le point de recevoir son nouveau Système de Drones Tactiques. Il s’agit du programme Patroller conduit par la Direction générale de l’armement (DGA). Le jeudi 13 juin un jalon majeur a été franchi avec la réalisation du premier des vols de qualification industrielle sur le site d’Istres de DGA Essais en vol. Le drone dispose de 14 heures d’autonomie à une distance de 150 kms de la station sol. Cinq drones et 2 segments sol seront livré avant la fin de l’année.

Les premiers exemplaires du micro-drone NX 70 viennent d'être réceptionnés par la DGA. Ils sont destinés aux les forces terrestres déployées en OPEX. D’une masse de l’ordre d’un kilo, le NX-70 est doté de caméras thermiques qui fournissent es d’images haute définition de jour comme de nuit, transmises de manière sécurisée sur un rayon d’action de plus de trois kilomètres. La DGA a commandé 27 systèmes de micro-drones NX70, soit plus de 50 vecteurs aériens, fin 2018 à la société Novadem. Les cinq premiers systèmes sont en cours de livraison, les vingt-deux autres systèmes seront réceptionnés au cours de l’été.

Les hélicoptères
Airbus Helicopters espère une une reprise prochaine du marché pétrolier et gazier et compte sur la commercialisation du H160 à partir de 2020 sur l'ensemble des segments civils puis militaire. Safran Helicopter Engines a reçu de l’EASA (Agence Européenne de la Sécurité Aérienne) le certificat de type du moteur Arrano 1A, destiné à l'Airbus Helicopters H160. De manière plus anecdotique, la compagnie a reçu commande d’un H225M pour l’armée de l’air française. Il sera pleinement interopérable avec la flotte existante.
Maquette du HIL sur le stand du MINARM
Les études concernant un NH90 dédiée aux forces spéciales sont arrivées à leur termes. Si le NH 90 est une bonne plateforme ; il est possible d’en améliorer l’employabilité dans des environnement dégradé avec des condition météo mauvaises. L’Australie et la Belgique, sont des partenaires de ce projet et l’Espagne et la Finlande semblent intéressés

Leonardo continue de placer son appareil AW 139 au profit de l’industrie pétrolière. La société a signé un contrat de 30 millions d’euros pour la fourniture de deux hélicoptères AW139 à Wiking Helicopter Service. Les appareils devraient être livrés en 2019 et 2020. Wiking exploite des hélicoptères Airbus H145 et Leonardo AW139.

Le corps des pompiers italiens (Vigili del Fuoco) a commandé cinq autres AW139 à Leonardo, pour 75 millions d'euros. Ceux-ci s’ajoutent aux trois unités précédemment achetées et comprennent un soutien logistique intégré et une formation pour les équipages et les techniciens. Les cinq nouveaux hélicoptères devraient être livrés d’ici juin 2020.
L'hélicoptère russe ANSAT et  le T129 de TAI on effectué des démonstrations en vol ainsi que le Tigre et le NH90.



Conclusion
La plupart des observateurs ont indiqué que ce salon avait été en deçà de la précédente édition.Il y a d’importantes restructurations en cours et la crise qui affecte Boeing Malgré la croissance actuelle du transport aérien ; il y de nombreuses voies qui commencent à s’élever pour remettre en cause l’éco-compatibilité de ce mode de transport.L’avion hybride ou électrique ne semble pas encore la préoccupation première des constructeurs et des compagnies aériennes.
Dans le domaine militaire, il y avait peu de nouveauté mais beaucoup de maquettes car les projets en sont encore à des études amont.On peut surtout regretter l’absence d’avions russes ou américains dans le ciel du Bourget..

avion de surveillance maritime fruit de la coopération Diamond et Leonardo 

Photos blog questions defense 

3 juil. 2019

Salon PARTNER Belgrade (25-28 juin 2019)


La 9ème édition de la foire internationale des armes et des équipements militaires "Partner 2019" s’est déroulée à Belgrade du 25 au 28 juin 2019. Le salon qui a rassemblé 128 exposants dont 96 de Serbie et 32 de l'étranger, a été inauguré par le président Aleksandar Vučić. Le salon d'armement Partner se déroule tous les deux ans sous le patronage du ministre de la Défense, organisé par la société nationale Yugoimport–SDPR. Deux halls et un espace statique extérieur de la foire de Belgrade présentaient les derniers développements de l’industrie de défense. Il est à noter que le ministre de la Défense, Aleksandar Vulin, a accueilli une délégation du Royaume d'Arabie saoudite, des Emirats Arabes Unis et du Nigeria conduite par le CDS.

Le secteur de la défense reste dynamique en Serbie malgré un marché intérieur réduit. Héritière de l’industrie d’armement de la Yougoslavie, le pays produit des véhicules, des aéronefs et des pièces d’artillerie ainsi que des missiles.

Etat des lieux de l'industrie de défense serbe 

Véhicules et porteurs à vocation militaire

La société FAP (Fabrika automobila Priboj) continue de produire des camions à usage civil et militaire. Le FAP 1118 est un porteur léger basé sur la série Mercedes-Benz NG. Il y a aussi le modèle FAP 2228(6x6) dont les 6 premiers véhicules ont été livrés en 2018. Le FAP 3240 (8x8) est conçu pour transporter une charge utile de 10 tonnes. Quatre exemplaires ont été livrés en 2019.

Dans le domaine des MRAP la Serbie propose plusieurs produits comme le BOV M16 «Miloš» qui équipe l’armée et la gendarmerie du pays. Le véhicule tout-terrain Zastava NTV est un véhicule mobile d’infanterie polyvalent tout-terrain fabriqué par Zastava TERVO, disponible en deux variantes: transport de troupes pour 10 militaires et véhicule cargo tactique avec un équipage de trois personnes.

Il semble aussi que la compagnie sud-africaine ADG Mobility et la société serbe Srboauto aient lancé le développement d’un nouveau véhicule de combat amphibie 6×6 baptisé Kurjak (Black Wolf). Ce véhicule hautement protégé 6 × 6 complèterait la gamme entre les véhicules Milos 4×4 et Lazar 8×8 produit par Yugoimport SDPR. Le Lazar 3 avait été dévoilé lors de l’édition du salon de 2015 et commence à équiper les forces serbes et la gendarmerie.

L'une des principales forces de l'industrie de défense serbe est la qualité indiscutable de sa production de systèmes d'artillerie. Sur une base de D-30, le SORA est un canon de 122 mm, destiné à intervenir au niveau brigade monté sur un camion FAP 2026. Le- Nora B-52 est une pièce d’artillerie de 152 ou 155 mm montée sur un camion FAP 8X8 (outre la Serbie, le Bangladesh, le Kenya et le Myanmar ont acheté cet équipement). En 2017, le Pakistan et les émirats arabes unis ont testé ce canon. Six exemplaires de Nora B-52 ont été offerts par Yugoimport à l’armée serbe.

L’antique obusier M-56 de 105mm peut toujours être commandé. Monté sur un des camions suivants, TAM, FAP, TATRA, KAMAZ et Mercedes, il devient le M-09 Soko 105mm.



Les nouveautés de l’édition 2019

Nouveaux LRM
La Serbie produit depuis de nombreuses années des lance-roquettes multiples de divers calibresCette année, un modèle modulaire a fait son apparition, monté sur un châssis KAMAZ 6560 8x8 avec une cabine blindée qui offre une bonne protection contre les armes de petit calibre et les éclats d’artillerie. Toutes les opérations nécessaires au tir sont conduites depuis l’intérieur de la cabine. Ce MLRS permet selon les nécessités tactiques de tirer des roquettes de 267mm à 70 km et toute la gamme des roquettes de 122 mm disponibles dans le monde à 40 km.


Canons d'artillerie 
Lors de cette édition, Yugoimport a exposé une nouvelle version de son système d’artillerie mobile Aleksandar 155/52 mm monté sur un châssis MAN 8x8. L’Aleksandar avait été présenté en juin 2017 sur un châssis KAMAZ. Le composant le plus important est le chargeur automatique de 12 projectiles et charges propulsives, qui se trouve à l’arrière de la masse artillerie. 12 coups supplémentaires sont logés sur la plate-forme pour un rechargement automatique.

Parmi les matériels déployés on pouvait admirer le PASARS-16 qui est un système de défense sol-air courte portée construit par Zastava TERVO. Le véhicule 6×6 FAP 2026 à cabine blindée dispose d’un canon de 40 mm/70-calibre et de 2 missiles d’une portée de 12 kilomètres. Le missile RLN-1C est dérivé du missile russe R-13M avec une nouvelle tête à infrarouge, une nouvelle ogive avec fusée de proximité laser et une propulsion améliorée. Le missile pèse 125 kg et sa charge militaire est de 11 kg.

Yugoimport a dévoilé une tourelle télé opérée de 20 mm (RCWS), baptisé KIKLOP. Cette tourelle à vocation navale et terrestre utilise l’antique canon de 20mm modèle M55. La même compagnie a dévoilé une amélioration de la tourelle anti-aérienne du BOV-3 qui dispose de trois canons du même type.

Munitions diverses
L'Institut technique militaire (MTI) du ministère de la Défense de Serbie, a confirmé qu'il était en train de développer une version modernisée de la mine antichar TMRP-6, connue sous le nom de TMRP-6E.

La Serbie met au point de nouveaux obus de mortier pour mortiers à âme lisse de 120 mm. Le première est une munition guidée NMM-120, d’une portée maximale de 9 km et d’un écart circulaire probable de 10 m (CEP). Il possède un module de guidage dans la fusée qui corrige la trajectoire dans la phase finale du vol. La Serbie met également au point un obus avec propulsion additionnelle qui permet d’atteindre une portée maximale de 15 km.


Drones terrestres et aériens
Une entreprise présentait un quadricoptère armé entièrement conçu et fabriqué en Serbie, armé de quatre lance-roquettes antichar M80. Un quadricoptère est un véhicule aérien sans pilote (UAV) qui est soulevé et propulsé par quatre rotors. A ce stade l’appareil a déjà effectué un test en vol, mais le système d'arme n’a effectué aucun test. Cet UAV est alimenté par quatre moteurs électriques, d’une autonomie de vol de 20 minutes. Il a un poids à vide de 35 kg et 107 kg avec les batteries. Il peut voler à une altitude maximale de 2 000 m avec une distance franchissable maximale de 6 km. Un drone de la même conception peut être équipé d’un équipement de brouillage des communications tactiques.

Drone Pegasus 11 construit par l’institut militaire technique de Serbie 
Un drone terrestre (Unmanned Ground Vehicle) chenillé baptisé Milosh est désormais en service au sein des forces armées serbes. Lors de cette édition, il a été équipé d’une mitrailleuse de 7.62 mm et d’un lance-grenade de 40 mm. Cet engin a d’ailleurs participé aux démonstrations tactiques effectuées sur un champ de tir le 26 juin.

La participation étrangère au salon PARTNER

Des industriels de Serbie mais aussi d’autres pays des Balkans exposaient leurs équipements.Parmi les industriels étrangers présents, on peut citer la compagnie suisse B&T qui produit de l’armement après le rachat des plans et de la licence à la société Autrichienne STEYR

La société TRB de Bosnie Herzégovine qui produit des abris modulaires, un système de déminage a présenté son MRAP baptisé Despot. Développé conjointement par la société et le gouvernement de la république serbe de Bosnie, le Despot  est de conception classique et offre une protection balistique de niveau 2 (STANAG 4569) et niveau 3 en option. Il est maintenant en service dans les forces spéciales de Bosnie-Herzégovine et certains pays ont manifesté leur intérêt pour l'achat du véhicule.

La société autrichienne Achleitner, fabricant de véhicules tactiques et blindés, a présenté sa gamme de véhicules militaires et de sécurité lors de Partner 2019. Il s’agissait notamment du Speedfighter 55, véhicule pour les forces spéciales, à toit ouvert développé conjointement avec la société française SOFRAME et du Survivor construit avec Rheinmetall MAN Military Vehicles (RMMV).



Conclusion
Le salon Partner est un des plus importants de la région. Il permet de se rappeler que la Serbie est un producteur d’armement et de services à vocation militaire d’importance. Dans le domaine de la formation, on peut citer le Tactical training team qui fournit des formations clés en main à destination de certains pays notamment africains.

Cette foire est aussi l’occasion de rappeler que l’industrie de la défense de la Serbie est liée à celle de la République Serbe de Bosnie. 13 entreprises de la Republika Srpska participaient en effet au salon. Le lien avec la Russie reste aussi très fort dans le domaine militaire. La Serbie devrait recevoir pour cette année, une donation de 30 chars T-72S et de 30 BRDM-2. Ces blindés seront ensuite modernisés par l’industrie d’armement serbe.

photos blog questions defense