La commémoration du 53ème anniversaire de la création de
l’Armée malienne s'est déroulée le long du boulevard de l’Indépendance à
Bamako. Comme l'indiquait le président dans son discours à l'armée, « Le 20 janvier 1961, devant le corps
diplomatique convoqué à l’occasion, Modibo Kéita annonçait la création de
l’armée malienne dont l’acte de naissance avait été signé le 1er octobre 1960,
huit jours après la proclamation de l’indépendance du Mali ».
Depuis cette date, l’armée malienne a connu bien des hauts et des bas.
Cette année, l’anniversaire revêtait une
dimension particulière en raison des évènements de début 2013. Il a été fêté en
grande pompe comme pour marquer le début d’une nouvelle ère. Officiellement, la commémoration
du 53e anniversaire était placée sous le signe de la
force et de la cohésion retrouvée
Le chef de l’Etat a été accueilli par le
Premier ministre Oumar Tatam Ly, le ministre de la Défense et des Anciens
combattants Soumeylou Boubèye Maïga et le chef d’Etat-major général des armées,
le général Mahamane Touré. Le ministre français de la Défense Jean Yves Le
Drian a assisté au défilé militaire.
Le défilé militaire était ouvert par le colonel Harouna Samaké, commandant de la 3ème région militaire 3. Cet officier, diplômé de l’Académie militaire
de l'État-major des forces armées russes, semble selon la presse malienne recueillir
le satisfecit de ses camarades et semble
être un officier emblématique de l’armée nouvelle.
Le défilé comprenait plus de 4000 hommes, dont des détachements de la Force
Serval, de la MINUSMA et d’EUTM. Quatre
sections EUTM, composées de militaires
espagnols, français, allemands et belges et une délégation de l’état-major
multinational du camp d’entrainement de Koulikoro ont défilé aux côtés des
forces internationales présentes au Mali (Serval et MINUSMA) et de 3000 soldats
maliens.
Côté malien, l’école militaire interarmes de
Koulikoro, l’école des sous-officiers de Banankoro, les corps habillés (SNJ,
des Eaux et forêts, de l’Administration pénitentiaire et Douanes) ont participé
à la cérémonie. Ils ont été suivis par
les pompiers, la police nationale, la gendarmerie, les directions des
sports militaires et des services de santé des armées, les transmissions et
télécommunications des armées, le génie, la garde nationale et l’armée de
l’air. L’armée de terre clôturait le défilé avec entre autre, le 33ème
régiment des commandos parachutistes (Djicoroni para).
Comme le journaliste Bertin DAKOUO l’indique,
l'ensemble du personnel a été équipé de neuf pour la cérémonie pour un montant
estimé à deux milliards F CFA.
Seul point d’achoppement à l’euphorie ambiante
; la signature de l’accord de défense franco-malien
a été reportée à une date ultérieure.
Comme le président la déclaré dans son
discours : Les accords de coopération militaire, en discussion ou à venir,
ne tiendront compte que de l’intérêt du Mali, de tous les intérêts du Mali et
des Maliens, tout en renforçant nos capacités et celles de nos partenaires à
faire face à l’insécurité structurelle de l’espace sahélo-saharien. Le Mali n’exclut pas de nouer des accords avec d’autres pays que
le France.
La
refondation de l’armée malienne
Comme l'indiquait aussi le président dans son discours : « les
causes de la défaite de 2012 doivent être
tirées. Le passif est tragique qui requiert une sincère introspection, un
audit profond de ce naufrage national ; avec un seul objectif : que la vérité
soit sue sur les causes de notre déshonneur. »
« Le
travail de reconstruction avance : Il sera
accéléré et mené à son terme de même qu’une action de relecture visant :
- l’amendement du corpus doctrinal,
- la réorganisation opérationnelle et territoriale des forces sous-tendue par
une formation de qualité,
- l’instruction, la préparation opérationnelle des forces. »
Le bilan d’ EUTM Mali
Le site du ministère de la défense français rappelle qu'EUTM Mali repose sur
deux piliers : une mission de formation des unités combattantes des forces
armées maliennes sur le camp d’entraînement de Koulikoro et une mission
d’expertise et de conseil assurée par le détachement de liaison et d’expertise
(ALTF), destiné à appuyer la réorganisation de l’armée malienne.
Trois GTIA de l’armée malienne ont été formés
par la mission européenne commandée par un général français. Il s’agit en premier lieu des GTIA Waraba et Elou, dont
les formations se sont achevées en juin et septembre 2013. Le bataillon Waraba
est déployé depuis juillet 2013 à
Tessalit.
Le GTIA Elou « les éléphants » en
langue tamashek a effectué une formation
d’une durée de 10 semaines qui s’est
achevée par un exercice de synthèse
conduit du 10 au 12 septembre 2013. Ce bataillon constitué de 700 soldats est
articulé en trois compagnies d’infanterie, renforcées d’unités d’appui
spécialisées (un escadron blindé, une batterie d’artillerie, une compagnie
logistique, une section génie).Les EFS de Dakar ont participé à la formation de
pilotes maliens qui conduiront les VLRA.
La formation
du 3ème GTIA baptisé « Sigu »
(« les buffles » en langue bambara) a débuté le 7 octobre 2013 pour s’achever
Le 7 décembre 2013. Depuis le 16 décembre 2013, une
trentaine de commandants d’unité et chefs de section du 4ème GTIA ont entamé un stage de formation
préliminaire au camp d’entraînement de Koulikoro.
Il est
encore trop tôt pour savoir si l’armée retrouvera son statut au sein de la
société malienne. Son efficacité
militaire restez encore faible et il faudra encore plusieurs années pour
constituer une force apte à assurer la protection des territoires du septentrion.