Quels avions pour intervenir en Libye ?Les pays occidentaux hésitent à s'engager en Libye tant les opinions publiques arabes sont susceptibles après l'intervention en Irak de 2003. Soutenir les insurgés est une idée sympathique mais la mise en œuvre est difficile.
Deux pays semblent porter l'idée d'une No Fly Zone ; la Grande Bretagne et la France. Aujourd'hui, le secrétaire d'état aux affaires étrangères britannique, William Hague a déclaré aujourd'hui qu'une no-fly zone au dessus de la Libye était une possibilité pratique mais nécessitait une base légale sérieuse.
Qu'est ce qu'une No fly Zone
"L'établissement de zones d'exclusion aérienne est autorisé par le chapitre 42 de la Charte des Nations Unies, qui stipule que si les méthodes pacifiques échouent à maintenir ou rétablir la paix internationale, 'des démonstrations, des mesures de blocus et d'autres opérations exécutées par des forces aériennes, navales ou terrestres de Membres des Nations Unies' pourront être entreprises", indique le journaliste du magazine Foreign Policy,Joshua Keating, sur Slate.fr.
Pour établir une telle zone, il faut des moyens aériens importants de surveillance de l'espace aérien, des avions de suppression des défenses aériennes et des intercepteurs. Ces moyens doivent être en nombre suffisant pour couvrir une vaste zone comme la Libye (1 762 000 Km2 , plus de trois fois la France ). Les militaires américains estiment à 70 le nombre d'appareils nécessaires.
Ceux qui ne participeront pas avec des avions
l'Italie a annoncé que par l'intermédiaire de son ministre de la défense ne pas vouloir participer. Des liens très étroits ont uni le gouvernement italien et Kadhafi. Le pays serait prêt a accueillir des avions sur ses bases aériennes.
La Grèce, le Portugal, et l'Espagne font face à des difficultés financières et semblent peu enclins à participer avec des moyens aériens. La Pologne a annulé en 2010, un déploiement et Islande pour des raisons financières.
Les pays baltes ne possèdent pas de forces aériennes et la protection de leur espace aérien est assuré par les phamtom de la Luftwaffe dans le cadre de la mission Baltic Air Policing.
Les pays d'Europe centrale comme la Pologne, la république tchèque et la Hongrie disposent de forces aériennes modestes et sans réelle expérience expéditionnaire. L' Allemagne dispose de moyens importants mais doit obtenir l'aval du parlement pour mener des missions offensives.
Les Pays-Bas qui ont trois de leur marins aux mains des libyens pourraient limiter leur participation en attendant le règlement de cette crise. La Belgique sans gouvernement pourrait avoir des difficultés à un déployer des moyens.
Trois pays européens (France, UK, Allemagne), la Turquie semblent en mesure de mobiliser des moyens. Côté allié, les États-Unis, le Canada et l'Australie sont de taille pour contribuer à une mission de police aérienne. La Russie, la Chine sont de leur côté opposé à une telle action envers la Libye.
Quelle menace au dessus de la Libye ?
Selon le CSIS, cuité dans un article du Monde, La Libye disposerait d'une centaine de missiles anti-aériens SA-2, dont la conception remonte aux années 1950, et d'environ 70 SA-6, plus récents, selon le site spécialisé Globalsecurity.org. Selon M. Cordesman, la supériorité aérienne alliée doit être suffisante pour dissuader l'aviation libyenne d'intervenir. L'aviation du colonel Mouammar Khadafi disposerait de plus 300 avions de combat, essentiellement de vieux MiG-23 et MiG-25, dont plus de la moitié ne seraient pas opérationnels, selon Globalsecurity.
Selon Military-balance, l'armée de terre mettrait en œuvre plusieurs dizaines de système crotale, des lanceurs SA13 et SA 9 ainsi que plusieurs centaines de SA7 dont certains utilisés par les rebelles.Ces moyens courte et très courte portée sont d'une efficacité modeste s'il n'y a pas de système de commandement centralisé. Ce sont de plus des systèmes anciens facilement brouillables. Plusieurs centaines de canons 23, 30, 40 mm et de mitrailleuses lourdes de 14.5mm complètent ce dispositif.
Promouvoir l' Europe de la défense
Selon Jean Guisnel: Pour Paris, l'occasion serait excellente de conduire cette opération sur une base exclusivement européenne, sans appui de l'Otan très divisée sur la question. "Mais nous avons mille questions à traiter avant d'arriver à mettre en place cette zone d'interdiction aérienne, surtout s'il faut finalement se passer d'une résolution du Conseil de sécurité", souligne une source diplomatique. Un militaire de haut rang estime, quant à lui, que cette perspective ne serait pas sans risque. A lire son article
La prochaine étape, sera le sommet européen des 10 et 11 mars. Les Occidentaux vont se concerter les 10 et 11 mars à Bruxelles, au sein de l'Otan et de l'Union européenne, sur la crise en Libye, cherchant à faciliter l'éviction de Mouammar Kadhafi sans enfreindre la légalité internationale
Selon le figaro, La France cherche avec le Royaume Uni à rallier le maximum de pays à un plan d'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au dessus de la Libye. Selon le ministère des Affaires étrangères, M. Moussa lui a fait part du soutien de la Ligue arabe.
photo: armée de l'air