16 déc. 2010

Le Référendum soudanais, un risque pour l' Afrique ? (2 ème partie)

Quels risques, quelles solutions militaires en cas de problèmes majeurs au Sud Soudan

Le risque de confrontation entre le nord et le sud soudan existe même s'il ne s'agit pas du scenario privilégié par les analystes. Les forces armées soudanaise peuvent être considérées comme classiques alors que l'armée du sud soudan ressemblent plus à une milice. Cette hypothèse semble difficilement envisageable à une vaste échelle en raison de la présence de forces de l'ONU.

Il existe un risque qui semble se faire jour , un possible exode des sudistes du nord-Soudan. En effet, plus de 28.000 réfugiés sud-soudanais ont regagné leur patrie depuis deux semaines pour prendre part au référendum sur l'autodétermination du Sud-Soudan prévu le 9 janvier 2011, a annoncé mercredi aux journalistes William Chan Achuil, président de la Commission d'aide et de réhabilitation du Sud-Soudan. Cité par Novosti, dans un article du 15 décembre, Selon diverses estimations, 500.000 à 2 millions de personnes originaires du Sud vivent actuellement dans le Nord du pays. Il s'agit principalement de réfugiés et de personnes déplacées qui ont fui les hostilités entre les rebelles sudistes et les troupes gouvernementales. Ce risque n'est donc pas a négliger et pourrait causer de multiples problèmes dans des régions déjà sinistrées.


carte RFI

Abeyi, centre de toutes les attentions

ABEYI peut constituer un prétexte pour un affrontement arme dans la mesure ou le gouvernement du nord ne reconnaît pas la décision de la court arbitrale de la Haye. Il s'agit de la question la plus sensible du moment.Selon le journal Sudan tribune, le Colonel Al-Swarmi Khalid Saad, porte parole des forces armées Soudanaises a accusé l'armée du sud-Soudan ( Sudan People’s Liberation Army) d'être entré dans la zone d' Abyei avec 10 chars et 15 véhicules 4X4.

Cette zone est donc extrêmement dangereuse en raison des différends persistants sur les critères d'éligibilité des électeurs qui sont à l’origine du retard probable du référendum.

Quels sont les moyens déjà en place

L'UNMIS

La communauté internationale a déjà appuyé le CPA en déployant une mission des nations unies 'UNMIS, avec un important volet militaire. Même si la mission que remplit l'UNMIS reste valable, sa structure n'est pas optimisée pour ses tâches actuelles, sans parler des conditions pour le période post-référendaire selon le document de la fondation Brenthurst.

L'avenir de l'UNMIS est lié au référendum ; le nord-Soudan insiste sur l'achèvement de la mission à la fin de la période provisoire avec l'accession du Sud à l'indépendance. Il souhaiterait sa transformation en mission d'observation avec des moyens réduits.

Carte du déploiement de l'UNMIS

L'UNAMID

Il existe une seconde force internationale déployée au Soudan, il s'agit de la mission hybride ONU-UA, UNAMID. Cette mission compte actuellement 17050 soldats, 264 observateurs militaires et 4700 policiers est déployée dans la région très instable du Darfour. Ces effectifs lui permettent a peine de mener sa mission au profit des populations locales. Elle pourrait néanmoins fournir ponctuellement un renforcement avec l'accord des pays contributeurs.

Lien avec le rapport sur la situation au Darfour (octobre 2010)

Carte du déploiement de l'UNAMID

Quels moyens supplémentaires pourraient être mobilisés en cas d'escalade dans la région.

1ère option - un renforcement des missions de l'ONU

Cette option a été pour l'instant écartée en raison . Il y a de plus une réelle difficultés a trouver des nouvelles unités dans des délais réduits. Il y néanmoins la possibilité de basculer des unités d'une mission à l'autre. La MONUSCO en RDC semble la mieux placée, l'ONUCI en RCI en situation délicate et la MINUL .

2 ème option- une mission de l'Union Africaine

Elle est sans doute déjà envisagée mais difficilement réalisable alors que l'organisation tente de renforcer l'AMISOM où la situation est critique pour le gouvernement légitime. Les forces africaines en attente (ASF) et particulièrement L'Eastern Africa Standby Brigade pourraient être une solution à condition d'obtenir un consensus au sein de l'organisation et de pré-alerter certains moyens.


3 ème option- une mission de l'Union Européenne

L'Union européenne est très attentive à la situation au Soudan. Lors du dernier conseil affaires étrangères, madame Ashton a annoncé qu'elle créait un groupe de travail sur le Soudan, présidé par la Représentante spéciale de l'UE pour le Soudan, Mme Rosalind Marsden.

Selon le blog Bruxelles 2, L’UE pourrait aussi contribuer à une éventuelle force de l’ONU, mais la demande sera « à adresser aux États membres« .. Concrètement, outre de possibles contingents, l’aide pourrait surtout être logistique pour acheminer des contingents africains ou pour renforcer la chaîne de commandement. Il n'y aurait donc pas de nouvelle mission mais une participation européenne en appui. Comme souligné dans ce blog certains pays nordiques, seraient favorable au déploiement des battlegroups. En théorie un BG dispose de près de 2000 hommes, de moyens de combat et d'appuis important et d'une petite composante air. Ce serait leur premier engagement opérationnel mais couterait cher en cette période de crise.

ou de l'OTAN

Même si l'OTAN peut disposer de la NRF , il y a une faible probabilité qu'une telle mission se déclencher en raison des opérations en Afghanistan et de l'opposition de certaines nations à l'engagement de l'organisation hors de la zone euro-atlantique. Dans le passé l'OTAN avait appuyé les nations africaines engagées au Darfour et continue à soutenir l'AMISOM.

Une mission US/ AFRICOM/CJTF-HOA

Une telle mission est techniquement possible en raison des capacités militaires des États-Unis. Les États-Unis sont d'ailleurs le premiers des contributeurs pour les missions cités précédemment (ONU et AU). La CJTF-HOA est d'ailleurs construite autour d'une coalition regroupant plus d'une dizaine de nations. Ceci dit, les États-Unis ne sont pas en bonne relation avec le Soudan, Cette option paraît vraiment peu probable.

En conclusion, la situation au Soudan inquiète de nombreux pays en raison d'une possible reprise des hostilités. Une solution assez classique pourrait être la création d'une zone tampon entre les deux futurs états. L'ONU n'a pour l'instant aucun projet de création d'une zone tampon le long de la frontière comme le réclame pourtant Salva Kiir le président du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan. « Nous n'avons pas été mandatés pour faire cela », affirme le porte-parole de la Minus.


sources

RIA Novosti

RFI

liens

site ROP : réseau francophone de recherche sur la paix

UNMIS media monitoring


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