3 janv. 2021

Avancée contenue des rebelles vers Bangui ?

 


Le 2 janvier, vers 5h du matin, une attaque de la coalition a été lancée sur la ville de Damara, à 80 kilomètres de la capitale Bangui. La Coalition des patriotes pour le changement (CPC) a lancé un assaut qui a été repoussé par les forces centrafricaines soutenues par leurs alliés rwandais et russe et les casques bleus de la mission des Nations Unies (MINUSCA)selon des sources concordantes. Les FACA ont riposté aux tirs des assaillants provoquant la fuite de ces derniers tandis que les casques bleus de la MINUSCA ont multiplié les patrouilles dans la ville et sur les axes environnants. Les corps de huit éléments armés ont été retrouvés. 

Ce matin à 5h30, un autre groupe de rebelles ont attaqué la base des Faca à Bangassou (750 km de Bangui). Les casques bleus sont intervenus pour protéger les civils, sécuriser les autorités locales et mener des patrouilles robustes. La Force sécurise également le camp des déplacés internes et a procédé à l’évacuation sur Bria de deux soldats FACA blessés. Les tirs ont cessé aux environs de 10h00 mais la situation est restée tendue dans la ville. Selon L'ONU " Des jeunes de Bangassou se sont mobilisés et ont pu riposter contre les attaques des Anti-Balaka et FPRC qui se sont regroupés en la coalition des patriotes pour le changement (CPC)". Les corps de cinq éléments armés ont été retrouvés.

Eléments marocain de la MINUSCA en RCA (c) UN 

En plus de la MINUSCA et des Forces armées centrafricaine, on trouve sur le terrain des éléments des forces spéciales du Rwanda qui ont été envoyés en soutien du contingent national sous commandement des Nations Unies. Le nombre de conseillers militaires russes et de membres du groupe Wagner pourrait atteindre plusieurs centaines d'opérateurs. Le groupe paramilitaire russe Wagner a multiplié les livraisons d'équipements aux Forces armées centrafricaines avec notamment des hélicoptères de transport MI-8/17.

Eléments rwandais en RCA (c) medias rwandais  

La coopération entre la Russie et la RCA date de trois ans et la présence russe est de plus en plus visible. Elle concerne la formation militaire, la fourniture d’équipement et accompagnent des FACA dans leurs opérations, la protection des mines et la sécurité du président.

Au niveau politique le gouvernement de Bangui a pris des mesures plus énergiques. le président Touadéra a relevé de leurs fonctions officielles au sein du gouvernement 3 leaders de groupes armés anti-Balaka ou ex-Seleka, le 31 décembre 2020. Ils avaient été nommés à des postes officiels dans le gouvernement au lendemain de l’accord de Khartoum de 2019. aujourd'hui le premier ministre a menacé les radios qui soutiennent les mouvements rebelles. Il a annoncé que des mesures seront prises à l'encontre des stations de radio privées qui persisteront à propager la désinformation et à faire l'apologie de la rébellion. Les élections ont donc pu se tenir même si une partie du corps électoral n'a pu effectuer y participer. La Cour constitutionnelle centrafricaine a annoncé jeudi qu’elle proclamera le 19 janvier les résultats définitifs de l’élection présidentielle et le 28 janvier ceux des élections législatives. 

La rébellion ne semble donc pas avoir atteint ses objectifs même si le trafic frontalier, qui permet d’alimenter Bangui est encore interrompu. Sur le terrain, certains espèrent si les assurances sont données pouvoir voir les convois de nouveau circuler la semaine prochaine. 

A Bangui comme dans les régions, le dispositif sécuritaire imposant & dissuasif de la MINUSCA mis en place en coordination avec les FSI et les FACA, a permis de déjouer les plans de ceux qui s’opposaient à la tenue de ces élections”, selon le porte-parole de la Force . La composante militaire compte 11 506 membres ainsi que près de 2000 policiers dont 1701 au sein des FPU qui ont une valeur combattante non négligeable.

Dispositif de la MINUSCA (extrait du dernier rapport du SG sur la RCA).

NB : la CPC est est un mouvement armé centrafricain créé le 17 décembre 2020 par la fusion de 6 groupes armés, 4 issus de la Séléka et 2 des anti-balaka.

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