27 janv. 2014

L’Ethiopie rejoint la force de l’union africaine en Somalie (AMISOM)



Le 22 Janvier, les forces de l'Ethiopian National Defense Force (ENDF) ont  officiellement  rejoint la Mission de l'Union Africaine en Somalie (AMISOM). La contribution de l’Éthiopie  comprendra trois bataillons qui seront principalement déployés dans les zones frontalières du sud, dans les villes de Baidoa et Beledweyne.

Les troupes éthiopiennes (3 à 4000 hommes) ont été en plusieurs occasions déployées en Somalie, la dernière fois en novembre 2011. Il est possible que d’autres unités éthiopiennes continueront à opérer dans le pays sans appartenir à l’AMISOM. L’Éthiopie a reçu le commandement du secteur 3 qui sera placé sous l’autorité du  Brigadier General Gebremedhin Fikadu Hailuqui rendra compte au commandement de l’AMISOM. Le sector 3 comprendra les régions de  Bay, Bakool et Gedo.

En novembre, le conseil de sécurité par la résolution 2124 a autorisé le renforcement de l’AMISOM et porté son effectif à 22126 personnels en uniforme. Les principaux contributeurs sont l’Ouganda et Burundi, rejoint il y a plusieurs mois par le Kenya. Djibouti et la Sierra Leone fournissent aussi des contingents. Djibouti a annoncé l’envoi possible d’un second bataillon.

Le renforcement de  l'AMISOM permettra de redonner une marge de manœuvre aux planificateurs et envisager la prise de contrôle de l’ensemble du territoire somalien. Une offensive serait en préparation contre des bases d'Al-Shabaab dans les régions de Lower and Middle Shabelle, alors que les unités kenyanes avanceront à partir du sud, l’Ouganda et Burundi fournissant un effort depuis le nord.


AMISOM Force commander Lt. Gen. Silas Ntigurirwa
Photos : AU UN IST PHOTO / Tobin Jones



24 janv. 2014

L’armée malienne une force en reconstruction ?



 La commémoration du  53ème anniversaire de la création de l’Armée malienne s'est déroulée le long du boulevard de l’Indépendance à Bamako. Comme l'indiquait le président dans son discours à l'armée, « Le 20 janvier 1961, devant le corps diplomatique convoqué à l’occasion, Modibo Kéita annonçait la création de l’armée malienne dont l’acte de naissance avait été signé le 1er octobre 1960, huit jours après la proclamation de l’indépendance du Mali ».

Depuis cette date, l’armée malienne a connu bien des hauts et des bas. Cette année, l’anniversaire  revêtait une dimension particulière en raison des évènements de début 2013. Il a été fêté en grande pompe comme pour marquer le début d’une nouvelle ère. Officiellement, la commémoration du  53e anniversaire était placée sous le signe de la force et  de la cohésion retrouvée

Le chef de l’Etat a été accueilli par le Premier ministre Oumar Tatam Ly, le ministre de la Défense et des Anciens combattants Soumeylou Boubèye Maïga et le chef d’Etat-major général des armées, le général Mahamane Touré. Le ministre français de la Défense Jean Yves Le Drian a assisté au défilé militaire.

Le défilé militaire était ouvert par  le colonel Harouna Samaké,  commandant de la 3ème région militaire 3. Cet officier, diplômé de l’Académie militaire de l'État-major des forces armées russes, semble selon la presse malienne recueillir le satisfecit  de ses camarades et semble être un officier emblématique de l’armée nouvelle.


Le défilé comprenait plus de  4000 hommes, dont des détachements de la Force Serval, de la MINUSMA et  d’EUTM. Quatre sections  EUTM, composées de militaires espagnols, français, allemands et belges et une délégation de l’état-major multinational du camp d’entrainement de Koulikoro ont défilé aux côtés des forces internationales présentes au Mali (Serval et MINUSMA) et de 3000 soldats maliens.
 
Côté malien, l’école militaire interarmes de Koulikoro, l’école des sous-officiers de Banankoro, les corps habillés (SNJ, des Eaux et forêts, de l’Administration pénitentiaire et Douanes) ont participé à la cérémonie. Ils ont été suivis par  les pompiers, la police nationale, la gendarmerie, les directions des sports militaires et des services de santé des armées, les transmissions et télécommunications des armées, le génie, la garde nationale et l’armée de l’air. L’armée de terre clôturait le défilé avec entre autre, le 33ème régiment des commandos parachutistes (Djicoroni para).
Comme le journaliste Bertin DAKOUO l’indique, l'ensemble du personnel a été équipé de neuf pour la cérémonie pour un montant estimé à deux milliards F CFA.


Seul point d’achoppement à l’euphorie ambiante ;  la signature de l’accord de défense franco-malien a été reportée à une date ultérieure.
Comme le président la déclaré dans son discours : Les accords de coopération militaire, en discussion ou à venir, ne tiendront compte que de l’intérêt du Mali, de tous les intérêts du Mali et des Maliens, tout en renforçant nos capacités et celles de nos partenaires à faire face à l’insécurité structurelle de l’espace sahélo-saharien.  Le Mali n’exclut pas  de nouer des accords avec d’autres pays que le France.

La refondation de l’armée malienne
Comme l'indiquait aussi  le président dans son discours : « les causes de la défaite de  2012 doivent être tirées. Le passif est tragique qui requiert une sincère introspection, un audit profond de ce naufrage national ; avec un seul objectif : que la vérité soit sue sur les causes de notre déshonneur. »

« Le travail de reconstruction avance : Il sera accéléré et mené à son terme de même qu’une action de relecture visant :

- l’amendement du corpus doctrinal,
- la réorganisation opérationnelle et territoriale des forces sous-tendue par une formation de qualité,
- l’instruction, la préparation opérationnelle des forces. »

Le bilan d’ EUTM Mali
Le site du ministère de la défense français rappelle qu'EUTM Mali repose sur deux piliers : une mission de formation des unités combattantes des forces armées maliennes sur le camp d’entraînement de Koulikoro et une mission d’expertise et de conseil assurée par le détachement de liaison et d’expertise (ALTF), destiné à appuyer la réorganisation de l’armée malienne.
Trois GTIA de l’armée malienne ont été formés par la mission européenne commandée par un général français. Il s’agit  en premier lieu des GTIA Waraba et Elou, dont les formations se sont achevées en juin et septembre 2013. Le bataillon  Waraba est  déployé depuis juillet 2013 à Tessalit.
Le GTIA  Elou  « les éléphants » en langue tamashek  a effectué une formation d’une durée de 10 semaines  qui s’est achevée par un  exercice de synthèse conduit du 10 au 12 septembre 2013. Ce bataillon constitué de 700 soldats est articulé en trois compagnies d’infanterie, renforcées d’unités d’appui spécialisées (un escadron blindé, une batterie d’artillerie, une compagnie logistique, une section génie).Les EFS de Dakar ont participé à la formation de pilotes maliens qui conduiront les VLRA.
La formation du 3ème  GTIA baptisé « Sigu » (« les buffles » en langue bambara) a débuté  le 7 octobre 2013 pour s’achever Le 7 décembre 2013. Depuis le 16 décembre 2013, une trentaine de commandants d’unité et chefs de section du 4ème  GTIA ont entamé un stage de formation préliminaire au camp d’entraînement de Koulikoro.
Il est encore trop tôt pour savoir si l’armée retrouvera son statut au sein de la société malienne.  Son efficacité militaire restez encore faible et il faudra encore plusieurs années pour constituer une force apte à assurer la protection des territoires du  septentrion.

23 janv. 2014

Renforcement des capacités de la marine des Philippines



Selon Janes, la marine des Philippines est toujours à la recherche de nouveaux bâtiments pour mieux assurer la surveillance de sa zone exclusive économique.

"Au cours de l’année, nous avons réalisé qu'il y avait une réelle menace en termes de défense de notre territoire", a déclaré le chef d’état-major des armées, le général Emmanuel Bautista. Il a dit qu’idéalement, le pays avait besoin d'environ six frégates pour protéger efficacement le littoral. 

Il a aussi déclaré à la presse  attendre un financement américain pour mener ce type d'opération. Le secrétaire d’état américain John Kerry  a en effet promis une aide de 40 millions de dollars dans le domaine militaire, lors de son passage à Manille le 17 Décembre 2013.

La marine des Philippines utilise déjà deux bâtiments de ce type. Il s’agit des BRP Gregorio del Pilar (PF15) et Ramon Alcaraz acquis respectivement en 2012 et 2013.
Les Etats-Unis ont déjà fait plusieurs propositions pour répondre au besoin de cet allié d’Asie. Des bâtiments comme des frégates de la classe Oliver Perry ou des patrouilleurs de la classe Cyclone sont des prétendants possibles.
Selon le même magazine, la présidence souhaiterait les bâtiments de la classe Perry qui sont de vrais bâtiments militaires et qui disposent d’un armement nettement plus sophistiqué. La marine souhaite se concentrer sur des bâtiments côtiers comme le patrouilleur Cyclone.


Ces deux bâtiments sont nécessaires pour combler le déficit capacitaire des philippines face au voisin chinois qui se fait toujours plus present dans ces eaux. 

La marine est aussi en train de preparer acquisition de deux batiments amphibies auuprès du constructeur indonésien PT-PAL. le contrat serait finalisé  pour un montant de 90 millions de dollars. 
Le centre d'études supérieures de la marine (CESM) dans son étude "la terre est bleue" de novembre 2013, nous livre une carte interessante qui permet de voir l'état des revendications des différents pays asiatiques.

Une copie figure ci-dessous.
 
première photo: BRP Gregorio del Pilar (PF15) et Ramon Alcaraz /ambassade des philippines
photo du patrouilleur Cyclone wikipedia 


12 janv. 2014

La contribution britannique à l’opération Serval















photo RAF
Il y a un an, la France lançait l’opération Serval  en réponse à la demande du gouvernement malien. The Official Annual Review de la RAF pour 2014 dresse un rapide bilan de cette opération.

Très rapidement après le déclenchement de l’opération Serval, la Grande Bretagne, propose un soutien logistique et dès le 13, l’opération Newcombre débute.
Deux jours après la décision du premier ministre, deux  C-17 Globemaster III du  99 Squadron de la base de la RAF de Brize Norton se posent sur la base aérienne d’Évreux. Durant les quatre premiers jours de l’opération, les deux appareils ont transporté des véhicules blindés, des hélicoptères et du personnel vers le théâtre malien. Un des appareils est ensuite reparti en Grande Bretagne.

Un détachement de liaison a été déployé à Évreux avec des éléments du 1 Air Mobility Wing. Leur mission était la maximisation du chargement des véhicules et des charges lourdes. Des personnels se trouvaient à bord pour le déchargement des véhicules.

Rien n’est simple en termes d’acheminement car les véhicules français n’avaient pas au préalable qualifiés pour l’embarquement à bord des C-17. Le Joint Air Delivery Test and Evaluation Unit en charge de travail a déployé une petite équipe en France pour réaliser cette opération avant l’embarquement des véhicules français. Les règles appliquées ont été les mêmes que celles en usage en Grande Bretagne.

Le détachement C17 s’est ensuite installé à Istres, qui constituait la base de départ de la majorité des acheminements. Le 09 février, les appareils de la RAF sont intervenus pour la mise en place des unités ghanéennes de la MINUSMA (AFISMA en anglais, African led international support mission to Mali). Leur mission a duré 4 semaines durant lesquelles 11 sorties ont été conduites.

Un autre aéronef de transport, un BAe146 C Mk3 du 32 Squadron, acquis en Mars 2012 a été engagé en mission de transport au profit des différentes équipes de reconnaissance et aux instructeurs mis en place au profit d’EUTM Mali.  

Le 25 Janvier, le ministère de la défense  britannique annonce le déploiement du  système de surveillance électronique Sentinel R1 en soutien des forces françaises. L’appareil et son environnement a été déployé à Dakar pendant 4 mois. Il devait parcourir plusieurs centaines de kilomètres avant de rejoindre la zone d’opération. Selon le bilan de la RAF, la France avait beaucoup apprécié les informations fournies par ce type d’aéronefs lors de l’opération en Libye.
L’appareil a été déployé avec son personnel de soutien à Dakar ; ce qui a constitué un défi important en raison dans de conditions climatiques exigeantes et changeantes. L’immensité du territoire a amené à sélectionner le renseignement « utile » à chercher pour l’état-major français. Selon le blog Bruxelles 2, la prise d’otages d’In Amenas avait joué un rôle déterminant dans la décision de déployer le Sentinel



Le bilan
Côté britannique, le bilan semble positif à cette période où la coopération avec la France est devenue indispensable. Pour la France, on peut dire que la contribution britannique a été primordiale pour l’opération Serval car la rapidité de la mise en place des moyens roulants pour les unités de combat a permis de monter très rapidement vers le Nord et de bousculer les groupes terroristes.   



Sentinel R1 (Photo RAF) 
Comme le publiait le ministère de la défense, plusieurs pays avaient répondu aux demandes de soutien de la France.
La Belgique a fourni deux avions C 130 Hercules et deux hélicoptères A109 Medevac. Les Danois ont quant à eux envoyé un avion C 130 Hercules. Le Canada, la Grande-Bretagne et la Suède ont engagé des avions C-17.Les Pays-Bas ont mis à disposition 2 avions KDC 10 ainsi que 4 C130 et 1 DC10. L’Espagne a fourni dans un premier temps un avion C 130 Hercules puis un avion Casa. Enfin, l’Allemagne a fourni 3 avions C 160 Transall et un avion A 310 multi-rôle de ravitaillement en vol et de transport.

Selon un rapport du sénat du 16 avril 2013, la France ne dispose plus des capacités de transport stratégique et de ravitaillement en vol lui permettant de rentrer de façon autonome sur un théâtre d’opérations. Ainsi, 75 % des affrètements aériens militaires ont été fournis par les pays alliés. Ces derniers ont transporté les trois quarts de nos matériels et de notre personnel durant les trois premières semaines de l’opération.Les alliés  ont également assuré une part significative (30 %) du ravitaillement en vol de nos avions.

Pour conclure
Meilleurs voeux 2014 










  


BAe146 C Mk3 (photo RAF prise en Afghanistan)